Lancé par Qualcomm en 2022, Make in Africa est un programme conçu pour les startups en early-stage, intégrant des briques technologiques avancées comme la 5G, l’Edge-AI/ML embarqué, la puissance de calcul distribuée et l’Internet des objets (IoT). Cette plateforme agit à la fois comme un incubateur technologique, un accélérateur business, et un laboratoire d’expérimentation.
L’édition 2025 a enregistré 435 candidatures provenant de 19 pays africains, confirmant l’intérêt croissant des innovateurs africains pour les architectures matérielles avancées et les infrastructures intelligentes.
Trois innovations tunisiennes parmi les dix sélectionnées
La Tunisie se distingue avec trois startups sélectionnées parmi les dix lauréates, toutes positionnées sur des verticales où le hardware intelligent rencontre des cas d’usage industriels ou sociétaux :
- AmalXR : système de rééducation médicale en réalité virtuelle avec biofeedback et pilotage IA, validé cliniquement. Interface immersive et protocole adaptatif embarqué.
- Ecobees : solution d’apiculture de précision combinant capteurs environnementaux, traitement local Edge et surveillance de la ruche à distance. Plateforme cloud de gestion agrégée.
- Pixii Motors : développement de scooters électriques à batteries modulaires, intégrant des algorithmes d’optimisation IA/IoT pour la gestion énergétique et des stations d’échange connectées.
Accompagnement technique, propriété intellectuelle et intégration industrielle
Les startups bénéficieront de kits de développement matériels (Dev Boards), de mentorat technologique, de coaching business et de soutien juridique à la propriété intellectuelle. Les ingénieurs Qualcomm accompagneront chaque projet dans l’optimisation des performances, la miniaturisation, et l’intégration de connectivité sans fil de nouvelle génération.
Cette approche est pensée pour accélérer le time-to-market des solutions hardware, tout en assurant leur robustesse dans des environnements africains souvent contraints en énergie et en connectivité.
10 startups à la croisée de l’intelligence distribuée et de l’impact local
Voici les 10 projets deep-tech retenus :
- Aframend (Nigeria) : IA pour le drug discovery basé sur des phytocomposés africains.
- AmalXR (Tunisie) : VR médicale embarquée avec IA adaptative.
- Archeos (Bénin) : contrôle piscicole automatisé (solaire + IoT temps réel).
- ClimatrixAI (Nigeria) : prévision d’inondations par modélisation climatique locale IA.
- Ecobees (Tunisie) : monitoring apicole par capteurs intégrés et réseau IoT.
- Edulytics (Sénégal) : dispositif mobile d’échographie hépatique pilotée par IA.
- Farmer Lifeline (Kenya) : robots solaires autonomes pour détection de pathogènes agricoles.
- Pixii Motors (Tunisie) : électromobilité intelligente et infrastructure modulaire.
- Pollen Patrollers (Kenya) : IA pour la pollinisation de précision via essaims connectés.
- Solar Freeze (Kenya) : chambres froides off-grid IoT pour logistique post-récolte.
Qualcomm Wireless Reach : soutien au scale-up et à l’impact sociétal
À l’issue du programme, l’une des startups recevra un financement direct du Fonds d’Impact Social Qualcomm® Wireless Reach™ pour l’industrialisation ou le déploiement à grande échelle. Les autres bénéficieront de bourses de développement technologique.
L2Pro Africa : transfert de compétences en propriété industrielle
En parallèle, Qualcomm renforce l’appropriation technologique et juridique via L2Pro Africa, plateforme de formation gratuite développée avec le cabinet Adams & Adams. Elle couvre les stratégies de brevets, dessins industriels, marques dans 43 pays africains à travers les organisations ARIPO et OAPI.
Avec plus de 135 étudiants inscrits, cette initiative permet aux entrepreneurs hardware de sécuriser leur propriété intellectuelle dès les premières phases de prototypage.
Déclarations officielles : vers une Afrique technologique souveraine
Wassim Chourbaji, VP de Qualcomm MEA, commente :
« L’Edge-AI, l’IoT et la connectivité 5G sont des piliers pour bâtir un écosystème africain souverain et technologique. Les startups sélectionnées en sont l’incarnation. »
John Omo, SG de l’Union africaine des télécoms :
« Nous appelons à un soutien massif aux technologies africaines open hardware, à l’interopérabilité régionale et aux standards unifiés. »