Le 18 septembre, une annonce a pris le monde de la technologie par surprise : Nvidia, le leader incontesté des puces d’intelligence artificielle, a révélé un investissement massif de 5 milliards de dollars (soit 4,25 milliards d’euros) dans Intel. Ce coup de maître n’est pas qu’un simple soutien financier à un fabricant en difficulté, il s’agit d’un partenariat stratégique ambitieux, qui scelle le destin de deux géants américains pour co-développer les technologies de pointe de demain. Le marché a immédiatement réagi à cette nouvelle. L’action d’Intel a bondi de plus de 32 % dans les échanges d’avant-Bourse, tandis que Nvidia a gagné plus de 3 %. De son côté, AMD, l’un des principaux concurrents d’Intel, a reculé de 2 %. Cet accord intervient après des investissements précédents du gouvernement américain (5,7 milliards de dollars) et de Softbank (2 milliards de dollars), soulignant l’importance stratégique d’Intel.
Le cœur de l’accord : vers des puces co-conçues pour l’IA et les centres de données
Ce partenariat ne se limite pas à un simple chèque. Les deux entreprises vont travailler main dans la main pour concevoir une nouvelle génération de processeurs. Intel développera des processeurs centraux (CPU) personnalisés pour les centres de données, que Nvidia intégrera à ses propres puces d’IA, les fameux GPU (Graphics Processing Unit). Ce qui rend cette collaboration si prometteuse, c’est l’utilisation d’une technologie propriétaire de Nvidia qui permettra à leurs semi-conducteurs de communiquer entre eux à des vitesses nettement supérieures. Cette synergie est une réponse directe aux défis de l’IA, où l’interconnexion de nombreuses puces est cruciale pour traiter des quantités de données astronomiques. Cette alliance est une étape significative dans la domination des puces IA par Nvidia.
Les conséquences : un marché en pleine redéfinition
Cet accord représente une menace potentielle pour plusieurs acteurs clés de l’industrie. TSMC, le géant taïwanais qui fabrique actuellement les puces phares de Nvidia, pourrait voir son rôle se réduire à l’avenir. Bien que cet accord ne concerne pas pour l’instant l’activité de fonderie d’Intel (sa branche de fabrication en sous-traitance), la logique voudrait que Nvidia finisse par s’appuyer sur les usines d’Intel pour sa production. Une telle décision représenterait un coup dur pour TSMC et donnerait un élan sans précédent à la fonderie d’Intel, qui, selon les analystes, doit impérativement gagner un client de poids pour assurer sa survie. AMD se retrouve également dans une position délicate, car le soutien de Nvidia à son rival direct pourrait lui faire perdre des parts de marché cruciales, notamment dans le secteur des serveurs et des centres de données.
Les dessous d’une opération boursière stratégique
L’investissement de Nvidia a été réalisé au prix de 23,28 dollars par action, un tarif légèrement en deçà du cours de clôture de la veille (24,90 dollars). Néanmoins, ce prix est bien supérieur aux 20,47 dollars que le gouvernement américain a payés lors de son propre investissement le mois dernier. Grâce à cette opération, Nvidia devient un actionnaire majeur d’Intel, détenant probablement 4 % ou plus de l’entreprise après l’émission de nouvelles actions. Cet investissement arrive à un moment critique pour Intel, qui, en difficulté financière, a dû annoncer la suppression de 15 % de ses effectifs mondiaux en juillet 2025 après de premières vagues de licenciements en 2024. L’injection de capitaux de Nvidia, combinée aux soutiens gouvernementaux et de Softbank, donne à Intel les moyens de se redresser et de se positionner comme un acteur clé de la prochaine révolution technologique.
Que pensez-vous de ce partenariat ? Est-ce le début d’une nouvelle ère pour les semi-conducteurs ?


